Festival de Cannes: la sélection d' »Atlantique'', une « reconnaissance du savoir-faire sénégalais » (producteur)

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Dakar, 18 avr (APS) – Oumar Sall, directeur de « CINEKAP » et producteur du film « Atlantique » de Mati Diop, en lice pour la Palme d’or du 72e festival de Cannes (France), se dit « fier » de la sélection de cette production en compétition officielle qui démontre, selon lui, « la reconnaissance du savoir-faire sénégalais ».

« Je rends grâce à Dieu qui m’a permis encore une fois d’arriver à ce niveau, qui est le tableau qui manquait à notre palmarès. Je félicite la réalisatrice Mati Diop, mes coproductrices et tous les techniciens sénégalais parce que ce film démontre encore une fois le savoir-faire sénégalais », a-t-il affirmé dans un entretien téléphonique avec l’APS. 
 
Il a précisé que sept parmi les techniciens mobilisés pour le film sont des Sénégalais (chef opérateur, décorateur, responsable des lumières, entre autres), compte non tenu des comédiens. 
 
« Le Sénégal est fier, cela me rend encore fier et je pense que c’est une reconnaissance d’ailleurs parce que nous avons amené le pays partout dans les grands festivals du monde », s’est réjoui le producteur de CINEKAP. 
 
Il espère que, désormais, les décideurs vont davantage mieux considérer le métier de producteur. Il explique avoir « toujours travaillé dans la difficulté », sans compter le manque de reconnaissance dont souffre selon lui le métier de producteur au Sénégal.
 
« C’est exceptionnel, car c’est un producteur sénégalais qui détient les droits d’un film, élément de notre patrimoine et qui arrive à produire pour un réalisateur sénégalais, parce que le film est un élément de notre patrimoine au regard du respect de l’accord de coproduction », a encore avancé Oumar Sall. 
 
Il félicite par ailleurs le chef de l’Etat Macky Sall pour la mise en place du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA) dont a bénéficié le film de Mati Diop à hauteur de 3 % pour un budget total de 2 millions 170 mille euros. 
 
« Le FOPICA a donné 3 %, plus la participation de la Côte d’Ivoire et celui de CINEKAP. On n’a pas encore atteint les 20%, c’est-à-dire 400 mille euros environ, car on a des difficultés pour asseoir le financement nécessaire pour garder la coproduction. Mais, j’espère que cela ira parce qu’on a pris langue avec la direction du cinéma et le FOPICA », a-t-il signalé. 
 
Oumar Sall estime que c’est le Sénégal qui est à l’affiche avec cette sélection de Mati Diop, ajoutant que par conséquent, il doit y avoir une jonction entre le ministère de la Culture et celui du Tourisme pour décliner les ambitions du chef de l’Etat Macky Sall avec l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (PSE) qui veut faire de la culture un pilier économique. 
 
Il souligne aussi que le Sénégal doit en profiter pour revisiter les accords de coproduction avec la France afin d’avoir « une flexibilité ». 
 
Selon lui, la participation de la Côte d’Ivoire dans le financement de ce film, qui matérialise la coopération Sud-Sud, doit également inspirer pour une concrétisation de la coopération culturelle avec le Sénégal. 
 
« Il faut aussi en profiter pour décliner les ambitions en écoutant les praticiens du cinéma. Nous avons besoin de mécanismes endogènes, de financements alternatifs et un écosystème pour nous permettre d’exister en tant que producteurs », a-t-il argumenté.
 
Le directeur de CINEKAP a par ailleurs produit les films d’Alain Gomis « Tey » (Aujourd’hui) et « Félicité », Etalon d’or du Yennenga au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) respectivement en 2013 et 2017. Il a aussi produit le film « Une place dans l’avion » de Khadidiatou Sow, poulain d’argent au dernier Fespaco 2019.
 

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