? Le navigateur Microsoft Edge Insider,basé sur Chromium, est disponible
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Mise à jour : Microsoft vient de publier une première version publique du nouvel Edge pour Windows 10. Deux canaux sont proposés : Canary (mise à jour quotidienne) ou Dev (hebdomadaire). Le canal Beta ainsi que les moutures pour macOS et les versions antérieures de Windows arriveront plus tard. Nous reviendrons sur les évolution au fil des mises à jour.
Depuis ce week-end, une préversion du nouvel Edge rebâti sur Chromium circule sur différents sites. Nous l’avons téléchargée pour faire un point d’étape. Si globalement le navigateur est très proche de Chrome, Google pourrait avoir de quoi s’inquiéter.
Microsoft avait évoqué le début d’année pour un lancement d’une bêta publique de son nouvel Edge. Depuis l’annonce de l’abandon de son propre moteur au profit de Blink, on attend une mouture de test de ce qui n’allait pas manquer de ressembler fortement à Chrome. Pour l’instant, c’est effectivement le cas.
Deux mises en garde cependant. Si vous décidez de la télécharger, mieux vaut le faire dans une machine virtuelle. Bien que nous ayons passé le fichier à la moulinette de VirusTotal, on ne saurait se montrer trop prudent en cas de source tierce (un site chinois dans le cas présent). Ce, même si l’exécutable comporte bien un certificat numérique de Microsoft.
En outre, la version proposée ici 75.0.109.0 en 64 bits, anglais uniquement représente un travail pour l’instant incomplet. On ne sait pas encore quand Microsoft lancera sa bêta publique ni même si celle-ci contiendra toutes les fonctionnalités envisagées pour la première version finale.
En d’autres termes, cette fuite permet de se faire une idée de la direction générale, mais guère plus.
L’installation ne provoque l’affichage d’aucun assistant. Le système mouline quelques instants puis ouvre directement le navigateur, qui se signale par une icône identique au Edge que l’on connait actuellement.
Dès l’apparition de cette fenêtre, on ne peut pas se tromper : nous sommes bien sur une variante de Chromium. En dépit d’un thème manifestement retravaillé et d’ailleurs de manière agréable l’ergonomie générale reste celle du navigateur servant de base à Chrome : onglets, dispositions des éléments, icône du profil, menu général tout y est.
Le premier démarrage ouvre automatiquement un écran intermédiaire en deux étapes. La première demande si vous souhaitez importer vos réglages et données depuis Chrome, et uniquement lui. Curieux, puisque d’autres navigateurs sont pris en charge depuis la même fonction dans les paramètres. Le deuxième écran propose trois vues pour la page Nouvel onglet : uniquement les sites les plus visités, la même avec un fond d’écran (provenant de Bing donc changeant tous les jours) et la version complète, avec les actualités.
Le travail visuel de Microsoft est clairement perceptible dans les paramètres du navigateur. L’allure générale rappelle beaucoup plus Windows 10, tout particulièrement les paramètres du système, ce qui n’est bien sûr pas un hasard. On retrouve globalement les mêmes que dans Chrome, mais dans une version réduite, avec parfois quelques changements. Dans la partie sécurité par exemple, Google Safe Browsing est remplacé par le SmartScreen de Microsoft.
Par défaut, Edge 75 propose les seules extensions qui étaient déjà listées dans le Windows Store. Le fonctionnement est donc le même, à une exception près : elles s’affichent directement dans l’onglet du navigateur sans ouvrir la boutique.
Un réglage en bas à gauche permet cependant d’activer les installations depuis des sources tierces. Quand on l’enclenche, un panneau d’avertissement apparait, qu’il faudra valider. Dès lors, WebExtensions et Chromium obligent, on peut se rendre sur le Chrome Web Store et sélectionner n’importe quelle extension.
En fait, Edge affiche même une barre bleue en haut pour informer l’utilisateur qu’il peut le faire et qu’il n’a plus qu’à cliquer sur « Ajouter à Chrome ». Ajouter des extensions hors du Windows Store ne représente donc aucune difficulté, mais Microsoft préfère signaler que celles présentes dans sa boutique ont été testées pour Edge.
Leur fonctionnement ne présente aucune difficulté : le comportement est le même que dans Chrome. Elles prennent place à droite de la barre d’adresse et déroulent leurs fonctions de manière classique. Dans ce domaine, pas de surprise donc.
Dans les fameux flags accessibles depuis l’adresse edge://flags on trouve bon nombre d’éléments communs avec Chrome, comme l’activation du mode sombre (Microsoft Edge theme), qui rend compatible Edge avec le réglage système sur le thème des fenêtres. Il ne peut donc pas être activé indépendamment.
D’autres sont davantage liées à Microsoft et sont là à titre expérimental, notamment la « Reading View », qui prend la forme d’une petite icône en forme de livre ouvert à droite de la barre d’adresse, juste à côté de l’étoile des favoris. Comme sur le navigateur Edge actuel, elle déclenche la vue lecture, à la manière de ce que propose Firefox depuis bien longtemps. Dommage cependant, aucun réglage n’est disponible, par exemple pour la longueur des lignes ou la taille de la police.
On trouve également « PlayReady DRM for Windows 10 » pour activer ces DRM si besoin, ou encore « Fluent Controls » pour modifier l’apparence de certains éléments HTML afin de les rapprocher du style Fluent Design. Quant à « Enable installation of extensions from Microsoft Store », il s’agit bien du même réglage que celui activé en bas à gauche de la page des extensions.
Dans l’ensemble, l’utilisation de cette préversion ne pose pas de problème. Le navigateur est sobre et agréable, aucun ralentissement n’est à déplorer et le maniement est d’autant plus évident qu’il se base sur une ergonomie déjà connue.
Certaines fonctions sont cependant absentes ou désactivées. Par exemple, Edge se renseigne directement dans la session Windows pour y puiser l’adresse du compte Microsoft en cours d’utilisation. Le repérage s’est bien passé dans notre cas, mais le navigateur affiche continuellement un avertissement (en rouge) : la synchronisation ne fonctionne pas. Conseil est donné de la désactiver puis la réactiver, mais rien n’y fait. Le service ne doit pour l’instant pas être connecté.
On ne retrouve sinon pas pour l’instant les spécificités d’Edge tel qu’on le connait actuellement dans Windows 10. Aucune fonction d’annotation par exemple alors qu’il s’agit de l’une de ses forces vives, largement accentuées par les investissements de Microsoft dans les outils tactiles. Rien non plus de spécifique pour la lecture et l’annotation des PDF, un domaine dans lequel Edge se distingue également.
Et que dire de la fonction de bascule des onglets pour pouvoir les relire plus tard, la compatibilité avec la 4K de Netflix ou encore les protections spéciales fournies par Defender via Application Guard ? Rien de tout ça n’est encore présent, participant à la sensation que le travail à faire est encore conséquent.
On pourrait se désoler du choix de Microsoft de venir allonger la liste des éditeurs à avoir récupéré Chromium pour servir de socle. Le danger est grand actuellement que le moteur de rendu Blink devienne plus important que le W3C lui-même tant sa part de marché écrase littéralement le dernier acteur important à résister avec une autre approche : Firefox.
Pour Microsoft l’équation est cependant plus simple. D’abord, Chromium sert de socle à de nombreux outils, dont son propre Visual Studio Code. L’éditeur a donc « les mains dans le cambouis » depuis un bon moment, lui donnant une bonne connaissance de ses arcanes. On a vu le cas plus récemment avec la compatibilité ARM64 pour Windows apparaître dans le code de Chrome, là aussi sous l’impulsion de Microsoft, qui a donc le pouvoir d’orienter certains développements dans les directions qui l’intéressent. Sans parler du support des PWA dans le Microsoft Store.
Surtout, on parle d’un navigateur qui finira par être proposé par défaut avec le système d’exploitation le plus utilisé. En utilisant un navigateur apprécié et lui ajoutant des bonus maison, Microsoft pourrait couper l’envie au moins chez une partie des utilisateurs de changer de crèmerie, puisque les habitudes seraient sauves. À moins, bien sûr, que la synergie avec les services Google soit une priorité.
Il y a un danger pour Google. La victoire de Chromium est actuellement éclatante, mais celle de Chrome peut être remise en question, même si sa part de marché dépasse pour l’instant les 60 %. D’autant que Microsoft ne compte répéter l’erreur du Edge précédent puisque des versions Windows 7/8.1 et macOS sont déjà prévues. Quant aux moutures Android et iOS, elles seront simplement mises à jour. Ne restera qu’à activer la synchronisation pour relier tout ce petit monde.
En dépit de ce que d’aucuns considèrent comme un abandon doublé d’une solution de facilité, le potentiel est intéressant : Windows 10 reste la plateforme la plus utilisée, sa part de marché grandit et Microsoft pourra progressivement proposer des services faisant le lien entre le système et le navigateur, notamment la reprise des activités.
Mais ce qui serait dommageable pour Chrome risque de l’être tout autant pour les autres, notamment Firefox et Opera. Brave et Vivaldi pourraient également subir un contrecoup mais sont davantage « protégés » par leurs orientations particulières, le premier sur la vie privée, l’autre sur les fonctions avancées.
Ne reste finalement à Microsoft qu’à mener correctement sa barque et ne pas oublier l’assurance qualité. La première bêta publique permettra de mieux cerner l’avancée des travaux. On ne connait pas encore les plans de l’entreprise pour la version finale, qui pourrait arriver en remplacement dans l’évolution majeure d’octobre sur Windows 10.
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