INTERVIEW. Penélope Cruz : "Ma famille m’a sauvé la vie"
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Vous avez monté les marches de Cannes pour Douleur et Gloire, le nouveau film de Pedro Almodà³var. Il évoque les addictions qui permettent de supporter les douleurs de la vie. Quelles sont les vôtres ?
PENELOPE CRUZ : J’ai toujours été très accro à la famille, et depuis que j’ai mes propres enfants (Luna et Leonardo, 5 et 8 ans, ndlr), je dirais que c’est pire ! Ma famille m’a sauvé la vie, m’a certainement évité de développer des addictions plus néfastes et m’a permis de garder les pieds sur terre. Mon autre addiction est le cinéma : j’ai découvert cet univers vers 16, 17 ans, et je me souviens de ma terreur, à la fin du tournage de mon premier film, quand je me disais que je n’arriverais peut-être jamais à en tourner un deuxième. Je me disais « mais où vais-je aller si je n’arrive pas à faire du cinéma ? » car j’avais compris que c’était toute ma vie. C’est comme ça que j’y suis devenue accro. À chaque film, je repars de zéro, j’ai l’impression de tout recommencer, de me sentir jeune.
Avec Almodà³var, avant votre carrière internationale, vous avez démarré grâce au cinéma espagnol.
Oui, j’ai commencé à 18 ans, en 1992, dans Jamà³n, Jamà³n de Bigas Luna (où elle rencontre pour la première fois Javier Bardem, qu’elle épousera en 2010, ndlr) et c’est en voyant ce film que Pedro a eu l’idée de me proposer notre premier film commun, En chair et en os.
Ce film a pour trame la propre vie et l’enfance de Pedro Almodà³var. Le retrouvez-vous, vous qui le connaissez bien puisque vous avez tourné six films sous sa direction ?
Quand j’ai lu le scénario, j’ai retrouvé certains des souvenirs dont il nous avait parlé. Mais finalement, ce qui a été la meilleure clé pour comprendre la vie de Pedro, son amour et son respect pour les femmes, c’est sa mère, que j’ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises avant qu’elle décède.
C’est-à-dire ?
Je me souviens d’une fois où j’étais avec elle, à l’occasion d’une cérémonie officielle (…)
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