Fianle Sénégal-Algérie: L’heure de vérité !

Demain, le monde entier va nous regarder. Il va nous regarder jouer. Mais, il va surtout voir si nous avons ce mental nécessaire aux victoires décisives contre des adversaires, fussent-ils redoutables.

Nous sommes à 90 minutes du paradis. Le Sénégal est très proche du sacre. Nous ne devons pas rater cette belle occasion. L’absence de Koulibaly est un faux prétexte. Ceux qui en parlent sont naturellement dans la guerre psychologique. Exactement comme l’avait fait l’entraineur français du Bénin.

Nous avons eu, après la victoire contre la Tunisie, deux supporters pour le moins inattendus. Le premier, Français, a clairement dit souhaité notre victoire et prié pour cela.

C’est Alain Giresse, l’entraineur des Tunisiens. Décrit avant-match comme quelqu’un qui allait se venger contre le Sénégal, il s’est amusé de ces intentions qu’on lui prêtait et qui sont loin de ses préoccupations. Giresse a eu le geste noble et le mot juste pour le Sénégal et démontré tout son attachement à notre pays.

Le second est Sénégalais. Il s’appelle El Hadji Ousseynou Diouf. Le tonitruant ancien international a toujours critiqué l’entraineur des Lions Aliou Cissé, il n’a pas été tendre non plus avec les joueurs.

Mais, aujourd’hui, il les a félicités et a prôné la communion autour de l’équipe. C’est cela le Sénégal. Quelles que soient les divergences, normales, somme toute, les uns et les autres sont capables de les taire en cas de besoin pour se retrouver autour de l’essentiel.

C’est pourquoi, pour cette finale, on peut dire que la Nation toute entière soutient son équipe, ses joueurs et son encadrement pour les pousser à la victoire.

Car, ce soutien compte tout autant que la hargne de vaincre des joueurs.

Nous avons constaté le même soutien de la part d’étrangers qui vivent parmi nous, pour la plupart en tout cas. Nous avons par exemple surpris un jeune Guinéen dans une ruelle de Dakar essayer de démontrer que la victoire sera la « nôtre ». Il avait oublié sa nationalité et parlait en Sénégalais bon teint avec un « nous allons gagner » vraiment sincère.

Il a sans doute raison car les frontières sont vraiment artificielles en Afrique. Cette fête du football est la fête de l’Afrique, celle qui gagne. Et quel que soit le résultat, ce sera l’Afrique qui va gagner.

Nous allons tout faire pour emporter la coupe, mais nous ne devons jamais oublier que ce n’est que du sport, avec comme talon d’Achille, le fair-play.

Nous ne devons jamais oublier que nous sommes une grande Nation qui doit toujours donner le bon exemple. Si le monde nous regarde, c’est que justement, il attend de nous que l’on soit toujours grand, dans la victoire comme dans la défaite.

Le peuple algérien est un peuple frère avec qui nous avons des liens historiques et surtout religieux très forts. Nous ne devons jamais le perdre de vue.

Si nous gagnons, ce sera fantastique. Mais si nous perdons, nous serons dignes.

La CAF compte sur nous pour que la fête soit belle. Elle le sera.Nous allons puiser dans toutes nos réserves et ressources pour nous surpasser. Parce que c’est cela que le peuple attend. L’équipe a déjà beaucoup fait. Nous ne pouvons plus lui cracher dessus.

Nous comprenons certes les attentes légitimes de tout un peuple, surtout de sa jeunesse qui ne comprend pas ces défaites cycliques en football, mais nous connaissons les lois du sport. Chacun veut et peut gagner. Sinon, ce ne serait pas un jeu.

Un vrai lion sait rester digne, quelles que soient les circonstances.

Bonne fête du football!

Assane Samb