Quel est le vrai niveau d’une Coupe d’Afrique des nations ?
Football

Des joueurs qui ont disputé la compétition répondent
Attendue peut-être encore plus que d’habitude, la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations va mettre le continent dans la lumière pendant un mois. FF a cherché à savoir quel est véritablement le niveau de cette compétition souvent décriée, mais parfois encensée.
La plupart des joueurs convoqués en sélections évoluent majoritairement en Europe. L’adaptation entre les deux continents constitue donc un grand changement et une difficulté. «Quand elle se déroulait en janvier, on quittait l’hiver pour jouer dans des pays où il faisait très chaud. C’était vraiment compliqué pour nous», explique Gakpé. Jacques Faty, ex-international sénégalais, confirme. «En 2012, j’ai quitté le Championnat turc pour rejoindre mon équipe en Guinée. Je suis passé de -10 degrés à 35 d’un coup.» Dans ces conditions, difficile pour les joueurs d’être à 100% physiquement. Au-delà de ce paramètre, comme l’avoue Abdennour, «la CAN, c’est un bon niveau, les trois-quarts des joueurs évoluent en Europe donc il y a beaucoup de qualité. Notre difficulté est de savoir s’adapter aux conditions africaines.»
Mais cette dimension physique ne s’arrête pas là. Lorsque l’on demande ce qui caractérise le plus la CAN, l’impact physique des matches est ce qui revient le plus. Et c’est un fait. Les rencontres sont de véritables combats. Des matches où les joueurs se rendent coup pour coup, avec beaucoup d’engagement. «C’est toujours des matches physiques très intéressants, c’est du très haut niveau, confirme Abdennour. A la CAN, il y a toujours beaucoup de duels, les joueurs africains sont très physiques, ils se reposent souvent sur cette qualité pour faire la différence.» Impact et vitesse sont des atouts qui font la différence sur le continent. Surtout lorsque l’adversaire n’est pas prêt. «Oui, la CAN, c’est l’intensité physique, reconnaît Modibo Maiga, attaquant malien passé notamment par Sochaux. On le sait. Mais il n’y a pas que ça. Ces deux dernières éditions, les équipes proposaient beaucoup plus de football.»
Un problème récurrent au niveau des pelouses
En première ligne, ce sont sans doute les attaquants qui en souffrent le plus. Cette compétition est un véritable défi. Ce n’est pas pour rien si ces dernières années, les meilleurs buteurs du tournoi tournent seulement à trois ou quatre petits buts. «Ce n’est pas facile pour nous, les attaquants, relate Maiga. Surtout que les équipes jouent très souvent défensif. Avec les pelouses, on ne peut pas jouer comme on veut, avoir le ballon dans les pieds. C’est frustrant.» Malgré des difficultés à produire du beau football, les buts sont pourtant souvent au rendez-vous dans cette compétition. Les équipes laissent des espaces et les ailiers sont souvent les plus décisifs. «On a plus de libertés. On a quand même pas mal d’espaces généralement parce que certains ne font pas le repli défensif», confirme Gakpé.
Des progrès tactiques à réaliser
Sur les 24 équipes engagées dans la compétition cet été, 14 ont un sélectionneur étranger. Les fédérations font confiance à ces entraîneurs pour leurs compétences tactiques. Cet essor est aussi facilité par la présence dans ces équipes de nombreux joueurs européens, qui travaillent beaucoup cet aspect en club. Des grands noms comme Samuel Eto’o ou Didier Drogba, qui ont connu le très haut niveau européen, ont eux aussi contribué à apporter cet aspect tactique dans leurs sélections, et donc indirectement en Afrique. A travers leurs expériences, leurs vécus, ils ont su faire passer un cap à leurs pays. Les dernières Coupes d’Afrique l’ont montré, le football africain se développe. Les équipes jouent mieux, avec des joueurs toujours plus talentueux. Cette CAN devrait donc être l’une des plus intéressantes à suivre et toutes les conditions semblent réunies cette année pour voir du beau football. Réponse ce vendredi avec le match d’ouverture entre l’Egypte et le Zimbabwe.
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